Giving Hope 107

Mars 2025

Au coeur de sa recherche, un moteur vibre intensément : la passion !

Anabelle Decottignies a eu un coup de foudre pour la génétique à l’âge de 20 ans. Elle file depuis le parfait amour avec des petits bouts de chromosomes qui jouent un rôle essentiel dans le vieillissement de nos cellules. On les appelle les télomères. Les télomères agissent comme une horloge biologique et régissent la durée de vie des cellules. Dans mon laboratoire, nous nous intéressons au vieillissement cellulaire. D’un côté, on a la cellule cancéreuse qui a trouvé le moyen de ne jamais vieillir et, grâce à cette « jeunesse éternelle », de persister dans le corps et de se multiplier pour former des métastases. De l’autre côté, il y a le vieillissement prématuré occasionné par des maladies, des mutations germinales ou induit par les chimiothérapies.

Anabelle Decottignies


Car les chimiothérapies font vieillir prématurément le corps des plus jeunes patients ayant suivi des thérapies antitumorales.

« Nous n’apportons pas de remède, mais une preuve biologique de ce vieillissement prématuré, lié à la chimiothérapie. Notre objectif est de promouvoir la nécessité de trouver des nouvelles thérapies pour ces cancers rares de l’enfant, comme le cancer de l’os ou les tumeurs cérébrales. »

Les enfants sont traités avec des molécules qui datent des années 80. Il n’y a pas eu beaucoup de progrès depuis. On atteint aujourd’hui un taux de guérison moyen de près de 85%, c’est bien. Mais la chimiothérapie donnée aux enfants est très agressive et leurs cellules saines en pâtissent aussi. Elle peut entraîner une perte de fertilité, des problèmes neurologiques, cardiaques ou moteurs ou des remaniements chromosomiques qui risquent de causer des cancers secondaires.


Son destin tourné vers la recherche, Anabelle le doit en grande partie aux différents mentors placés sur son chemin.

« À l’université, j’ai eu un professeur de génétique incroyable. Je suis littéralement tombée amoureuse, non pas de lui, mais bien de la génétique ! »

En humanités, j’adorais les sciences et en particulier la chimie. Je me suis tournée vers des études de bioingénieur. Pour mon post-doctorat, je suis allée à Londres dans le laboratoire de Paul Nurse. Il a obtenu le prix Nobel cette année-là. J’ai découvert grâce à lui d’autres aspects de la génétique.
De retour en Belgique, j’ai rejoint le laboratoire où j’avais fait ma thèse, sans trop savoir dans quel sujet me plonger. Et puis un jour, celui qui avait été mon promoteur de thèse a déposé sur mon bureau un journal scientifique consacré aux télomères. J’ai dévoré l’article. J’avais trouvé ma spécialité ! En Belgique, aujourd’hui, nous avons une expertise unique sur les télomères.


Depuis, elle garde cette flamme qui brille avec autant d’intensité.

A l’extrémité des chromosomes, les points verts et rouges sont les télomères


Il faut être animé par la passion pour passer au-dessus des frustrations inhérentes à la recherche. Mais le jour où on trouve, on oublie les épreuves qui ont précédé. Je cherche en permanence. Le matin au réveil, le soir en me couchant, la nuit si je ne dors pas. Mais j’aime terriblement ça.
Anabelle dément à elle seule le mythe du chercheur, reclus dans son labo. Être un rat de laboratoire à l’heure actuelle, ça ne fonctionne pas. Il faut collaborer, rencontrer, créer des réseaux. Le chercheur doit être social.
Et ce qu’elle aime par-dessus tout dans son métier, c’est évidemment… de chercher !

« Cette profession permet une liberté d’action incroyable, on émet des hypothèses, on fait des expériences, on teste une question A qui donne finalement une réponse B… C’est un jeu de piste en permanence. »

On va fouiller dans les publications des autres scientifiques pour trouver ce qui pourrait nous aider. C’est vraiment de l’enquête pure, jusqu’au moment où on trouve à notre tour. Mais une première conclusion nous place devant de nouvelles portes à ouvrir. La recherche ne s’arrête jamais, elle est infinie. Anabelle Decottignies ne s’arrêtera jamais non plus de chercher. Quitte à tout recommencer, encore. Pour avancer vers une meilleure compréhension du plus petit des mondes, celui de nos cellules.

L’urgence face à la résistance aux antibiotiques

Les antibiotiques sauvent des vies depuis des décennies mais ... ils deviennent de moins en moins efficaces parce que les bactéries apprennent à leur résister. Selon l’OMS, les infections multi-résistantes constituent l’une des plus principales menaces pour la santé publique.
Si rien n’est fait, on estime que d’ici 2050, 10 millions de personnes pourraient mourir chaque année à cause de cette résistance. Cela pourrait même compliquer des opérations chirurgicales simples, car le risque d’infection deviendrait trop élevé, même pour des personnes en bonne santé.

Participez à notre projet humus


Pour identifier les potentiels antibiotiques de demain, une équipe de 4 chercheurs de l’Institut de Duve lance le projet Humus. Sous l’impulsion du Prof. Jean-François Collet, Chloé Petre est chargée de mettre en place ce projet de science citoyenne, largement inspiré du projet australien Soils for Science.

De g à d : Michael Deghelt, Jean-François Collet, Chloé Petre, Pauline Leverrier

La biodiversité microbienne des sols est largement inexploitée. Seul un faible pourcentage de ce trésor microbiologique est connu à ce jour. Notre objectif est de récolter 10.000 échantillons de sol, grâce à l’engagement volontaire des citoyens, afin d’y rechercher les molécules qui nous sauveront demain. Pour lancer efficacement ce projet, nous avons besoin de rassembler un budget de 215.000 € en 2025 et trouver des entreprises partenaires sur les plans financiers, logistique et/ou visibilité.
Associez votre entreprise à ce projet de participation citoyenne. Contactez Sibylle Moreels au 0495 18 97 76 ou envoyez un email à philanthropy@deduveinstitute.be

Le soutien de la Loterie Nationale
et ses joueurs à l’Institut de Duve

L’Institut de Duve bénéficie du soutien de la Loterie Nationale depuis 1994. Ce magnifique partenariat dont la fidélité et la régularité nous sont très chères nous permet d’acheter du matériel scientifique de pointe, recruter
des chercheurs ou initier des programmes de recherche.

Pour l’année 2024, le don de la Loterie Nationale a permis à trois chercheurs de l’Institut de poursuivre leurs recherches en toute sérénité.

Brice Barbat, laboratoire Jean-François Collet

« La bourse de post-doctorat financée par La Loterie Nationale m’a offert l’opportunité de rejoindre l’équipe du Professeur Collet. Mon sujet de recherche est l’étude de la réponse au stress chez les bactéries pathogènes
de l’homme et plus précisément sur les mécanismes de repliement des protéines. »

Milena Kalmer, laboratoire Judith Staerk

« Grâce au soutien de la Loterie Nationale, Milena utilise des cellules
souches humaines dérivées de patients et génétiquement modifiées pour
étudier en détail la fonction de STAT2 et GCSFR dans la pluripotence ainsi
que dans le développement sanguin physiologique et malin. »

Takfarinas Kentache, laboratoire Guido Bommer

« Le dolichol est un lipide clé pour la glycosylation. Takfarinas Kentache a
découvert que sa synthèse implique trois étapes et non une seule,
expliquant une maladie héréditaire rare. Ses travaux ont été publiés dans
un article dans le journal Cell, dont il est co-premier auteur. »

La Prof. Liselot Dewachter a obtenu une bourse convoitée : un Starting Grant
du European Research Council (ERC) pour un projet innovant. La jeune chercheuse va défier le pneumocoque en conditions réelles et analyser ses réactions pour dégager de nouvelles pistes de traitements efficaces.

La Prof. Géraldine Laloux a obtenu pour sa part une bourse ERC Consolidator
pour poursuivre ses investigations passionnantes sur des bactéries qui
s’attaquent à d’autres bactéries pour survivre et proliférer.

Le Prof. Miikka Vikkula a été récompensé pour ses travaux sur les anomalies
vasculaires. Il a reçu le Black Pearl Scientific Award 2025, décerné par EURORDIS (alliance européenne des associations de patients atteints de maladies rares) à un chercheur ou une chercheuse dont les travaux ont eu un impact majeur sur la compréhension, le diagnostic ou le traitement des maladies rares.

  • Vélos de Sébastien
    Dimanche 17 mai 2025


En soutien contre les leucémies rares chez les enfants, nos amis de l’asbl Les Avions de Sébastien organisent une journée familiale et sportive à Chaumont-Gistoux. Course cycliste en duo pendant 1 heure, concerts et animations diverses.
Plus de détails sur lesvelosdesebastien.be

  • 20 km de Bruxelles
    Dimanche 25 mai 2025


Une équipe de 120 coureurs et marcheurs relèvera ce défi aux couleurs de l’Institut.
N’hésitez pas à les encourager en faisant un don.

  • Indian summer gala evening
    Mardi 30 septembre 2025


La soirée de gala aura lieu au Dome Eventhall à Bruxelles. Pour réserver vos places et vos tables, veuillez contacter Isabelle de Duve :
isabelle.deduve@deduveinstitute.be (300 €/ place, 3.000 €/table + tva pour ceux qui paient via une société).
Nous vous espérons nombreux et nous réjouissons de passer cette soirée avec vous sous le thème des couleurs de l’été indien au profit de l’Institut de Duve.
Le Comité Organisateur du Gala: Aurélie Bertrand, Melina Cervesato, Isabelle de Duve, Olivia de Schorlemer, Melissa Kandiyoti, Aurélie Mahieu, Axelle Peers de Nieuwburgh, Juliette Siaens, Florence van Hecke et Julie Waucquez